W9: La Belle et ses allumeurs

Internaute,

Il était une fois ce télécrochet-réalité diffusé le mardi sur W9.

Le pitch, si par malheur tu ne connaissais pas :  une demoiselle à peu près bonne, à peu près paumée, batifole au milieu d’un harem de mecs faciles, qui sont venus pour la chauffer avant même de l’avoir vue. En partant sur ces saines bases, charge à elle de dénicher le vrai amour dans le tas de ses prétendants, divisé en deux sous-catégories: les moches et les beaux. Le but: savoir si seul le physique compte pour elle. On en regretterait presque « l’amour est aveugle » de TF1 et son animateur en cire, mais apparemment y’a encore un public pour trouver ça intéressant.

Cette émission ambitionne donc de dézinguer le manichéisme crasseux selon lequel l’apparence l’emporterait sur le fond, en offrant à voir la bôté intérieure des moches. Mais en fait scoop accroche-toi bien: avec son girlpower en carton, elle en valide tous les postulats, et plus encore! Car oui, la Belle a le choix entre les « atypiques/ moches/ puceaux like » et les « séducteurs/ bodybuilders/ queutards et assimilés », représentant à eux seuls l’ensemble du genre masculin, mais si tous ces types sont là, c’est bien pour corroborer l’évidence de base que seule une Belle (et pas une Moche) peut être digne de l’amour d’un homme, qu’il soit laid ou pas, ‘faut pas déconner quand même.

Partant de là, l’émission en profite pour valider à tour de bras des amalgames additionnels tels que:

moche= gentil avec les dames (alors que non, il y a des très moches qui sont aussi très méchants avec la gent féminine,  au hasard, Eric Zemmour?)

beau= musclé (c’est bien connu que toute une chacune délaisserait un DiCaprio  au profit d’un Stallone, quand même.)

beau= con (tous les génies de notre temps sont d’ailleurs laids à faire peur, c’est à ça qu’on les reconnaît.)

belle= parfaite (puisque c’est la seule chose qu’on regarde chez la femme, qu’est-ce qu’on pourrait bien en avoir à secouer qu’elle aime tuer des petits chats et qu’elle vote néo-nazi, la Belle? Non parce que s’il faut commencer aussi à chercher la beauté intérieure chez les femmes, ça risque d’embrouiller le téléspectateur. )

Là où ça devient carrément humiliant, c’est que cette année la Belle a été sommée de se déguiser en « Moche » (Moche = grosse/ frisée/ brune/ à lunettes, oups encore un amalgame qui m’avait échappé, les sous-catégories de femmes concernées apprécieront, perso j’en cumule deux), le temps de confirmer ses soupçons: oui, sous cette apparence, elle n’intéresse que peu de personnes. Oui, la chose qui compte avant tout pour les chaudards castés par la prod, c’est son cul * bruit de fond: trilles de flûte et percussions ébahies + image de la Belle désemparée dans le confessional * . Deale avec ça, meuf, parce que tu dois choisir le bon dans le tas.

Injonction paradoxale puisque nous venons de comprendre, Internaute, qu’il n’y a que des mauvais dans cette sélection ô combien représentative de la gent masculine, plus ou moins nuisibles -attention quand même au pervers narcissique ( suivez mon regard ). C’est là qu’est la couille du potage tu l’auras compris. Je pourrais m’offusquer, dire à la Belle que si elle sait pas se choisir un mec, c’est parce qu’elle ne sait pas se respecter, et que c’est pas avec une émission comme ça que ça va s’arranger, mais non.

Chacune est libre de se jeter dans la gueule du loup en espérant ne pas se faire bouffer. C’est juste très con.

Et ils vécurent heureux…


 

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Tu m'as déçue, Cyril…

Internaute, Cyril,

L’heure est grave.

Avant toute chose, qu’on soit bien d’accord: je regarde Touche pas à mon poste depuis ses débuts sur D8, et oui, j’adore, il m’arrive même de me farcir les replays si je suis rentrée trop tard, c’est ma petite joie du soir, avec un verre de pinard. Mais là, Cyril, ‘faut pas déconner. Comment ça tu ne vois pas de quoi je m’insurge? Mais bon sang, le Taddeïgate, quoi! Qu’est-ce qui t’a pris? Tu pouvais pas écouter Enora, pour une fois? Tu crois vraiment que ça fait chantre de la démocratie télévisuelle, de brailler que ce soir ou jamais coûte trop cher aux français?

Cette analyse ô combien fine et pertinente me laisse sur le cul. Si on excepte le ton petit bourgeois de la remarque, on ne peut passer outre le message: moi, Cyril Hanouna, en ma qualité de millionnaire en téléspectateurs, m’estime suffisamment investi de la voix du peuple pour juger de comment administrer ses impôts.

Allô, tu confonds pas audience et bulletins de votes, là? Le service public, c’est ton larbin? Nan parce que Cyril, déjà ce petit ton-là avec tes techniciens, c’est condescendant à force, mais fais gaffe à pas sortir de ton champ de compétences, ça fait prétentieux.

Autre argument de poids selon toi: « Le public est roi » Ouais, super, et le client aussi, et avec ça, tu crois que t’as dit la messe? Déjà, je t’apprendrai que le roi par chez nous, c’est le pognon, et si le public est roi, c’est parce qu’il t’en rapporte. Tout flatteur vit aux dépens de celui qui le regarde, mais on n’est pas si cons, alors c’est pas la peine de nous graisser la patte pour qu’on soit d’accord avec toi.

Enfin bref, Cyril, tu l’auras compris: tu m’as déçue. C’est pas parce qu’on te regarde qu’on t’investit du pouvoir extralucide de savoir ce qu’on pense en tant que public. Le service public, chaton, c’est apporter aux gens ce que les autres ne veulent pas faire parce que c’est pas rentable. Le service public, il nous apporte des bureaux de poste dans les campagnes, des diplômes chez les pauvres, des maternelles dans les villages, des TER sur les petites lignes, des émissions différentes. Il nous sauve du tout parisien et du tout téléréalité. Quand tu en feras autant, tu pourras critiquer.

Eh oui, tu as raison, c’est politique. Mais je suis pas sûre que tu aies compris ce que ça veut dire.


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Allô, le labo?

Internaute,

lorsque ce matin je partis quérir, munie de ma carte vitale, cette prescription de ma gynéco, je ne m’attendais pas à vivre une telle aventure. Pour bien qu’on rigole ensemble, je te place rapido le contexte: il y a trois ans, lasse de ma pilule et de son épuisant corollaire: « je l’ai prise aujourd’hui ou pas? », j’ai décidé de passer à l’implant.

L’implant, donc, magnifique trouvaille en plastique aux hormones, qui règle les « problèmes de filles » comme par magie (plus de douleurs, plus de règles, pas de grossesse non désirée, remboursé par la sécu), quand on le supporte.  Déjà, j’avais dû passer en revue une dizaine de gynécos avant d’en débusquer une qui accepte de me le poser, mais passons, c’était il y a trois ans, peut-être que le métier a mûri un peu, et puis si je déballe aujourd’hui ce billet c’est pour te parler de la suite: le jour où il faut le retirer.

Le kit de retrait est un animal à sang chaud, qui aime se terrer dans les tiroirs obscurs et craint le contact avec l'humain. Il extrêmement difficile de s'en approcher.

 

Comme l’implant est placé dans mon bras gauche, la gynéco me prescrit un kit de retrait, qui contient apparemment tout le matériel pour pratiquer cet acte peu rentable dont beaucoup de gynécos de secteur 2 parisiens semblent ignorer jusqu’à l’existence. A savoir, le retrait par une incision sous anesthésie locale.

 

 

 

Donc, reprenons le fil, munie de mon ordonnance, je me rends à la pharmacie. Là, stupeur: oui oui c’est bon mais en fait rha zut, vas-y que je demande à tout le staff où kon les a rangés au fait, ben tiens non, on n’en a pas. Comme je m’agace que déjà il y a trois ans c’était la croix et la lose pour me procurer l’implant et me le faire poser, et qu’on va pas remettre ça avec le retrait, et que je demande c’est quoi le souci des pharmacies avec la contraception par implant, le patron me regarde comme si j’étais un ersatz d’être humain et me dit qu’à part dans une pharmacie d’hôpital je ne trouverai pas « ça » aujourd’hui. Je m’abstiens de répondre que des pilules de 1ère, 2ème et 3ème génération il en a tellement plein ses tiroirs que c’est à se demander s’il bosse pas pour les labos de plaquettes au détriment d’autres moyens de contraception et je pars tenter ma chance dans une autre pharmacie.

Rappelons à cet instant que les faits se déroulent à Paris, dans une pharmacie agréée, et non dans une hutte de sorciers en pleine forêt amazonienne. Le second pharmacien, lui, disparaît au fond de la boutique avec mon ordonnance et revient triomphant avec une boîte. Dessus je lis « implant ». Vigilante pour deux, je précise: « Ah mais l’implant je l’ai, c’est le kit de retrait qu’il me faut, regardez, c’est écrit. _ Ah oui. »

Le mec se gratte la tête, fourbit un autre turc, et demande à sa collègue: « Tu crois que c’est ça, le kit de retrait?

_ Je ne crois pas, il faut appeler. »

C’est parti pour un check vocal au fournisseur:

« Allô allô, ici Papa Tango Charly de la Pharmacie des Boulets*, j’aurais besoin d’une confirmation de référence, le zéro zéro triple zéro, c’est bien un kit de retrait pour stérilet? »

Oui Internaute, tu as bien lu. Pour stérilet. Et c’est à ce moment-là, donc, que je me vis dans l’obligation d’expliquer au pharmacien que l’implant, c’est pas un stérilet, la preuve c’est que ça se met pas dans la chatte, mais dans le bras.

« … Allô le labo? Nan mais allô quoi? Vous en avez? C’est bon mademoiselle, vous l’aurez demain. Vous réglez comment? »

* Les noms ont été changés


 

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Jour de carence, la fin… du gaspillage?

Internaute,

La semaine dernière, je te promettais de revenir sur la question du jour de carence , et de te révéler pourquoi finalement le gouvernement a choisi de le supprimer dans la fonction publique. Bien sûr on pourrait classer l’affaire d’un « pour faire plaisir à ces feignasses de branleurs de fontionnaires qui ont voté pour eux », mais ce serait omettre que le gouvernement Hollande prolongeant la RGPP de Sarkozy and friends, il n’a que foutre de l’avis de fonctionnaires. Non, non, la vérité est bien plus pragmatique.

Alors, pourquoi ?

Déjà, considérant que 60% des entreprises prennent en charge les jours de carence , c’est bien qu’il doit y avoir un effet sur la productivité à plus ou moins long terme, parce que le social pour le plaisir, dans le privé, ‘faut pas déconner non plus, ça court pas les rues.

Mais faisons simple, pour toi Internaute pressé, l’effet le voilà: quand un employé de, tiens, au hasard, la CPAM, copieusement abreuvé des postillons des usagers mécontents, se réveillait un matin avec une gastro carabinée, que faisait-il avant le jour de carence? Il se faisait arrêter deux jours, le temps de se purger et d’enquiller quelques Smecta. A l’aube du troisième jour, il retournait au boulot l’intestin bien plâtré, s’occuper du mi-temps thérapeutique Madame Duclapet en attente de validation au sommet de la pile de son bureau.

Depuis le jour de carence, que fait-il?

Deux solutions:

1) Passablement aigri par la perspective de chier tripes et boyaux pendant 72h tout en perdant 1/30 de salaire (donc 50€, voire pire), il se fait arrêter 5 jours au lieu de 2, et ne retourne pas au guichet se faire allumer par madame Duclapet avant d’être sûr de faire des cacas bien moulés.

2) Pour ne pas perdre 50€, il va travailler quand même, diffuse ses miasmes dans tout l’open space, et trois jours plus tard c’est 5 personnes du même service qui on la tripe en folie.

Donc finalement, le jour de carence coûte plus cher à la sécu, qui se retrouve à indemniser deux jours (sur un arrêt de cinq) alors qu’avant elle n’aurait rien versé puisque le mec aurait juste pris deux jours, tous pris en charge par le ministère concerné.

Comme quoi, parfois, c’est bien la politique sociale la plus favorable qui coûte le moins cher. Mais pour comprendre ça, il faut réfléchir à moyen terme, c’est pas donné à tout le monde.

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Jour de carence: les fonctionnaires sont-ils des gros branleurs?

Internaute,

Afin d’élever le « débat » plus haut que le comptoir d’un bar PMU, et afin d’illustrer le propos, évoquons ensemble ce fameux jour de carence pour (contre) les fonctionnaires, sur lequel le gouvernement Hollande va revenir. Avant de pousser des cris d’orfraie en psalmodiant les conneries sectaires dont on t’abreuve un crucifix à la main, je te propose de remplacer le mot « fonctionnaire » par « juif » ou « noir » dans les préjugés que tu entends régulièrement sur les gens qui nous instruisent et qui nous servent, dans une ambiance de mépris et d’agressivité générale à leur égard. Ainsi tu pourras voir par toi-même à partir de quand on entre dans le purement discriminatoire, et éviter le piège du populisme.

Mais Rome ne s’est pas faite en un jour. Pour l’heure, faisons le point sur l’affaire en 3 questions simples, qui, tu ne le sais pas encore, t’intéressent vachement.

Pourquoi le jour de carence?

En théorie, cette réforme permettait de faire économiser des sous à la sécu, et de rétablir l’égalité entre le privé et le public (= « bouh les méchants fonctionnaires, oooh les pauvres gentils salariés du privé », manichéisme caractérisé, bonne approche pour le tout-venant). Le gouvernement précédent a profité de notre indigence générale pour raconter n’importe quoi, et hop c’est passé tranquille.

Mais en vrai, la sécu appliquant déjà les 3 premiers jours de carence à tous les salariés, du privé comme du public, ça lui faisait une belle jambe! Ceux qui indemnisent les salariés des trois premiers jours de maladie sont les employeurs. Pour les fonctionnaires: leur ministère, pour les salariés du privé: leurs boîtes, si elles veulent bien (60% d’entre elles). Qui a fait des économies? Pas la sécu, donc. Aucune chance qu’on arrête de nous ponctionner des indemnités forfaitaires à chaque consultation et de nous « dérembourser » quand notre médecin traitant est en vacances et que l’autre a mal tamponné le papier carbone: le trou ne s’est pas résorbé d’un iota.

Mais alors, pourquoi?

Souci d’équité, mon oeil! Dans ce cas, pourquoi ne pas chercher un dispositif pour permettre aux 40% d’entreprises récalcitrantes de prendre en charge les jours de carence? Déjà, parce que les incitations à la discrimination étaient tellement devenues monnaie courante pendant ce gouvernement indigne d’un pays développé, que tout le monde a trouvé ça bien normal que ces grosses feignasses de profs/facteurs/conducteurs de train (choisissez votre mention préférée) l’aient dans le cul quand il veulent faire semblant d’être malades sur les dos des honnêtes cadres sup’. En oubliant qu’en fait 60% de ces pauvres cadres sup’ spoliés, eux, n’avaient pas de jours de carence, puisque leur patron les leur offrait! Tout comme les autres salariés du privé.

La vérité, c’est qu’avec cet astucieux écran de fumée, du « oui mais eux… », « alors que nous »,  on a évité la revendication épineuse de l’alignement par le haut de tous les salariés, puisqu’à la place on s’est tapé sur la gueule avec enthousiasme. (Machiavel, « diviser pour mieux régner », édition de l’an de grâce 1513). Et des lois ont pu tranquillement remettre en cause le droit au congé maladie en France. Des gens ont perdu des droits sociaux, leur ennemis n’y ont rien gagné, mais ils ont soutenu la régression sociale dans leur pays, par vengeance. Ca vole haut, hein?

Du coup, pourquoi revenir sur cette mesure?

Eh bien, cela, tu le sauras bientôt, parce que ça commence à faire long le billet et je ne voudrais pas te gonfler. En attendant, tu peux m’envoyer des bisous coeur ici…

 

…ou m’allumer dans les comms si tu trouves que je suis une dangereuse gauchiste.

 

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A table!

Internaute,

je sais ce fut un long silence depuis cette épopée haletante sur mon premier 10 bornes, mais que veux-tu, entre un plombier qui ruine ma salle de bains, une panne internet de 21 jours et mon chat qui ne fait pas ses nuits, j’ai eu d’autres crèmes à fouetter que de raconter ma vie.

D’ailleurs je vois que tu n’as pas cédé à la panique, dans ma boîte mail nulle manifestation d’angoisse, sur twitter, point de cuicui impatient, sur facebook aucun post désabusé ne sont venus perturber ma retraite spirituelle. Et tu as bien fait, Internaute, de ne pas me mettre la pression, car les toutes derniers nouvelles du parlement on fait monter ma tension d’un cran.

En effet, Internaute, et le savais-tu, en plein scandale sur les lasagnes au canasson crevé, nos élus européens, eux, ont légiféré. Ils ont renforcé les effectifs des vétérinaires oeuvrant pour la sécurité sanitaire et rendu obligatoires les contrôles surprise dans l’agroalimentaire. Nan, je blague.

"Un Best of Berk Mac, une boîte de six, s'il vous plaît"

La commission européenne, qui n’avait sans doute pas plus urgent à faire, vient d’autoriser la réintroduction des farines animales dans l’alimentation des poissons. Ces dernières étaient en effet interdites après que les vaches se sont mises à danser la lambada à force de bouffer leur congénères, faisant planer sur les  amateurs de rognons et autres cervelles le spectre de l’encéphalite spongiforme.

Mais alors, pourquoi cette idée insensée, me diras-tu, Internaute. C’est tout simple. Les poissons d’élevage mangent des granulés, tu n’es pas sans le savoir. Mais ce que tu ignores peut être, c’est que ces granulés contiennent du poisson sauvage. Eh ouais. Même que pour produire un kilo de beau poisson d’élevage bien dodu, il faut dézailler, mixer et fondre dans sa graisse 6 kg de poisson sauvage frétillant et trop insignifiant pour faire joli sur un étal.

Devant cette équation quelque peu ubuesque (6 kg = 1kg), l’industrie agroalimentaire avait LA solution innovante: la farine de porc et de volailles! Bon sang, mais c’est mais oui! Le poisson, qui mange déjà du poisson, pourrait bien se taper un jambon, une côtelette ou un poulet! Tant qu’on y est, on pourrait lui filer les patates! Pas de quoi en faire un fromage, selon la Commission Euopéenne, car la maladie de la vache folle est quasiment éradiquée. Youpi alors, lançons un nouveau test taille réelle sur une autre espèce, les carcasses de poulet à la dioxine et le porc aux antibios, direct dans le saumon, et que ça saute encore, ça va bien se passer, on vous dit!

Juste une question: s’il m’est malheureusement arrivé, avec l’excuse de l’âge, de jeter dans l’aquarium de mon poisson rouge une miette de croustibarre au colin, j’avais déjà conscience que c’était contre nature. Les poissons, dans la vraie vie, ça ne mange pas de porc, de poulet, de dinde, ou c’est l’évolution qui va trop vite pour moi? On ne va pas disserter mille ans. Plutôt que de nous bassiner avec le mariage gay, les députés qui aiment le monde du petit bon Dieu feraient mieux de se sortir les doigts du fion et d’empêcher la vraie aberration scientifique d’arriver dans nos assiettes.

Rendez-vous dans 15 ans pour le bilan, en attendant la liste des assassins en incubation est bien à l’abri dans sa chrysalide, juste là.

 

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Mon premier 10 km

Internaute,

si tel un @cyceron @ludoFJ et autres @Labynocle tu ne lis pas Cosmo, et je ne te jette pas la pierre, tu ne connois point cet article où il y a peu je racontai mes débuts en running .

Ce que tu ignores de toutes façons, c’est que cet article avait une suite. Cette suite, en exclu pour toi Internaute, la voici. Live photo report à l’appui.

Toujours plus !

Le problème avec le sport, c’est que maintenant que j’ai pris le rythme, j’ai besoin de mettre la barre toujours plus haut. Parce que toutes ces petites endorphines qui égayent ma journée d’entraînement, cumulées à la fierté que je ressens quand je réussis à atteindre mes objectifs, ça donne : une challengeuse. Il me faut un vrai défi. Mais quoi ?

Les ferias, avant de courir je croyais que c'était ça.

Quand je parle à mes parents de mes progrès fulgurants en footing, je vois bien qu’ils me regardent d’un air de qui est cette personne devant eux qui ressemble à leur fille. Mais comme je les tanne depuis deux mois avec mes histoires de joggeuse, ma mère m’appelle un soir pour me dire que cet été, le village où on passe nos vacances organise des « foulées » à l’occasion des ferias, soit une course de 10km à travers champs de maïs et chemins forestiers, même que l’année dernière Nicolas-le-fils-de-la-coiffeuse est arrivé premier du village. On peut s’inscrire sur internet. Ah d’accord. Il me reste deux mois pour m’entraîner sur 10km, et faire le meilleur temps possible, et ça, ça me fait un sacré objectif pour mes un an de footing. Merci Maman, je file m’inscrire.

 

Le jour J

Ca y est c’est les vacances, et aujourd’hui a lieu la grande course du village. Pour l’instant je n’ai jamais réussi à dépasser neuf kilomètres. Ce qui est certes déjà honorable en soi, hein, pour une ancienne « no sport » addict. Hier j’ai repéré le parcours avec le chien : c’est la flippe. Ca commence avec une bonne côte. Après,les bois, encore une côte, et la fin de la course traverse le village histoire que tout le monde puisse profiter de notre état de décomposition depuis sa fenêtre. Rien qu’en marchant le chien tirait déjà la langue.

On est 125 inscrits. La plupart sont des licenciés en athlétisme du canton qui ont l’habitude de faire toutes les courses du coin « pour le fun », entre potes bolides professionnels, et ça commence à me nouer le ventre. Le départ est à 19h, et je me vois déjà arriver au crépuscule, seule, alors que les organisateurs remballent la ligne et le podium. Ou alors perdue dans les bois obligée de dormir sur de la mousse au pied d’un pin. La honte sur moi et ma famille, y’a mon nom sur le dossard. En plus ma tante a dit à Nicolas-le-fils-de-la-coiffeuse que j’allais participer, elle l’a rencontré au marché. Nicolas m’a proposé de partir au point de rendez-vous ensemble alors je dois être à la hauteur. Au programme ce midi, pâtes au blé complet. Goûter : banane. Deux. Un litre d’eau. Et advienne que pourra.

L’épreuve, la vraie.

A 18h45 pétantes Nicolas déboule et gare sa petite voiture devant la maison. Je suis déjà en tenue, échauffée, on rejoint le point de ralliement au trot, comme si on avait de l’énergie à perdre. Nous sommes invités à rejoindre la ligne de départ. A ma gauche, une fille en short noir et perruque rose, à ma droite, un monsieur déguisé en tigre, y’en a qui n’ont pas peur d’avoir chaud ! Et de toutes parts des gens avec des sifflets. Soudain, coup de pistolet, c’est le départ, juste au moment où j’allais commencer à pleurer!

Le groupe démarre au quart de tour, et je me retrouve en toute fin de peloton. Au bout de deux minutes, Nicolas a disparu à l’horizon, et la moitié des coureurs avec lui. Mais comme il doit bien rester neuf kilomètres, je me rassure en me disant que certains vont s’épuiser et j’entame la côte tranquillement, bonjour madame la vache, salut les poulets, ça y est j’ai tout grimpé. Juste après cette ascension je vois le panneau «3km » et le stand de ravitaillement. Certains ont ralenti, épuisés par la montée, hin hin, j’le savais. On me tend un verre d’eau. Sauf que Internaute, va donc courir avec un verre d’eau sans le renverser.  Chaque gorgée me coupe le souffle et je commence à m’étouffer. Je renverse toute l’eau sur ma tête, ça va au moins me rafraîchir.

Au cinquième kilomètre je me demande déjà quand est-ce qu’on arrive, quand inopinément au détour d’un chemin j’avise mes parents, ainsi que ma grand-mère n°1 avec son labrador assis et attentif à ses pieds. Je fais donc celle qui galope comme qui rigole alors que je me sens proche de l’évanouissement. Huitième kilomètre : je rentre en zone de souffrance inconnue. Je n’ai toujours pas rattrapé le peloton, mais j’en ai dépassé certains qui se sont mis à marcher avec les pompiers qui nous surveillent. Nous rentrons dans le village, la route qui reste est interminable. Soudain, incroyable vision : ma mamie n°2, 87 ans, accompagnée de ma tante et de ses voisins, est sortie sur le bord de la route avec son tablier à fleurs et regarde défiler les coureurs arc boutée sur sa canne. Elle m’aperçoit. Coups de coude aux voisins, grands gestes, elle brandit sa béquille, éborgne deux-trois spectateurs, et crie à qui veut l’entendre: « c’est ma petite fille, là, avé la queue de cheval, l’as-tu vue ? Mais si, là, regarde ! Adiou, Lili, cours ! »

J’esquive la canne, un coucou aux voisins, un sourire à Mamie n°2, et une envie de rire irrépressible me saisit sur tout le dernier kilomètre en pensant à ce phénomène. Pas facile de courir en rigolant quand on est épuisée, mais ma douleur passe en arrière-plan, comme quoi ma tête et mon corps peuvent triper chacun de leur côté. Je ne sens plus mes jambes, mais j’entends au loin le son du micro qui égraine le nom des arrivants. Plus que 500m. Les gens se sont amassés autour du terrain de rugby, où m’attend la ligne d’arrivée. Ma sœur est là avec mon pull. Je reconnais des commerçants et des amis de la famille. Et là, incroyable, je trouve encore la force de sprinter, hors de mon corps. Coup d’œil vers l’horloge : 1heure 4minutes. Nicolas me rejoint tout frais et souriant, et me tend une banane et une bouteille. Sur le tableau, je suis classée 112éme sur 125. Mais l’important c’était de finir, mission accomplie.

Promis, l’année prochaine,  je ferai mieux !

Et en attendant…

... une alimentation saine pour bien récupèrer!

 

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POINT CUISINE

A travers ma dérive sur la vague des internets, j’ai remarqué que toute blogueuse digne de ce nom fait des photos de ce qu’elle va manger. Désireuse d’augmenter la portée et l’audience de mon blog sans recourir aux pubs Facebook, j’ai donc décidé moi aussi de tenter le community management par le ventre.

Alors voilà, Internaute, ce soir j’ai fait des tapas.

Kiffe: verrines de boudin aux oignons-pommes, tartines de foie gras aux figues et à la confiture d’oignons-balsamique, pinchos de calamar au poivron, croissant pimenté au jambon serrano sur son piquillo, pan tomaca au chorizo, blinis de lompe à la crème de citron vert, quelques trozos de turron chocolat-fraise-yogurt et pinchos de fruits frais.

Le tout accompagné d’un petit verre de CAVA brut.

L’Espagne, le pays aux cinq repas, où le film commence à 10h et les gays peuvent se marier. Terre d’abondance et d’espoir.

 

Ah, non, on me souffle dans l’oreillete que c’est des gros losers comme les Grecs. J’ai comme un doute.

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Les dangers de twitter 2: le justicier

Internaute, Twitto,

sois vigilant.

Il y  a peu, je t’avais prévenu des dangers inhérents au tweet politique , mais aujourd’hui, il m’appartient de te prémunir contre un péril encore plus grand, j’ai nommé: LE JUSTICIER.

Or cet individu, tu l’as déjà croisé. C’est celui qui, tel un astéroïde jaillissant des confins de la rationalité, fait irruption dans ta timeline pour interagir suite à une intervention de ta part sur les internets. Jusque là, je te l’accorde, rien ne différencie le justicier d’un twitto lambda.

Par contre, ça devient suspect quand l’individu semble ressentir une certaine réalisation personnelle à ne pas être d’accord avec toi, qui n’es ni plus ni moins qu’un inconnu, à ce stade de vos échanges. Exemple:

 

 

 

 

Flairant le contradicteur désoeuvré qui sommeille en lui, mais néanmoins titillé par cette interpellation, tu choisis d’indiquer clairement que tu n’en as rien à carrer de lancer un pseudo débat sur le sujet (ici, « le problème de la prostitution est-il uniquement le fait que les prix sont trop bas? ») avec un tweet bien sécos. Exemple:

 

 

 

Mais , dommage pour ta gueule: si tu es tombé sur un justicier, tu n’es que le réceptacle de sa névrose revendicatrice. Tu ne pourras rien faire pour l’empêcher de militer pour son idée, qui si ça se trouve est la même que la tienne. Car cet artefact n’en a rien faire de ce que tu penses, il veut juste parler tout seul, et il est déjà en plein trip. Exemple:

 

 

 

Devant cet implacable engagement pour la cause (#sexpourtous), et ce hors sujet général (tu es plutôt pour la liberté des moeurs et anticonservateur, tu n’obliges personne à rien, tu ne vois pas le lien entre mariage et prostitution), tu te mets à chercher une échappatoire en 140 caractères. Tu décides de convoquer tes meilleures références cinématographiques pour t’en sortir par une pirouette et  reprendre ta vie là où tu l’avais laissée. Exemple:

 

 

 

On aura reconnu la mythique réplique d’Alain Chabat. Sauf qu’entretemps, ton contradicteur, chantre de la pipe à six millions et du #sexpourtous, (ce qui n’a, rappelons-le, strictement aucun rapport avec l’article que tu as retweeté au départ et sur lequel il t’a harponné) a eu le temps de peaufiner son diagnostic unilatéral et très bien documenté sur toi. Tu penses, depuis 3 tweets que tu lui parles, il lit en toi comme dans un livre ouvert. Il conclut de façon péremptoire:

 

 

 

 

Voilà. Internaute, j’ai la joie de t’annoncer que je ne suis pas une gauchiste prolo réac à tendance hystéro. Je suis une petite bourgeoise moralisatrice susceptible. Le justicier a parlé.

 (Bien sûr toute ressemblance avec des faits existants serait délibérée, mais les noms ont été changés. Surtout le sien.)


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Blogoliste: depuis que je cours…

Mon premier 10 km. Durée 1h04, pour 54 KG de meuf.

 

 

 

…c’est incroyable tout ce qui a changé dans ma vie. Par exemple:

 

 

 

 

Je sais ce qu’est une crampe.

Mon jogging s’est promené dehors.

Je trouve que claquer cent euros dans des baskets c’est trendy.

Je connais tous les parcs de la ville.

Je rentre chez Go Run et Sporathlon pendant les soldes.

Le chien a bien progressé aussi.

Je sais ce qu’est une courbature.

Ma cellulite est plus lisse.

« Fractionné » fait partie de mon vocabulaire.

Je me fais des couettes.

Je sais ce qu’est une tendinite.

Mes chaussettes s’usent plus vite.

A 21h30 je peux tout à fait m’endormir.

Mon dernier 10km. 56 min, pour 51 kg de meuf.

J’ai droit à fromage ET dessert ET rab’.

Ma poitrine sait sauter

…Et je supporte beaucoup mieux mon patron !


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