A toi Parisien: ce qu'il faut savoir avant d'aller à Rouen

Je ne comprendrai jamais la décision unilatérale du parisien qui déclare que « Rouen, c’est le 21eme arrondissement. » Je veux bien admettre, à la limite, qu’un trajet en TER rondement mené me conduise à la ville aux cents clochers plus vite qu’ un RER B au Stade de France (au départ de Châtelet, hein, de Robinson faut carrément envisager des vivres, mais je sens que je m’éloigne du sujet), je disais donc, je veux bien l’admettre, mais là s’arrête toute comparaison avec le Paris and périphérie.

En effet, à peine descendu sur le marchepied du train corail, le parisien avisé remarquera cette humidité de l’air qui, le cas échéant, ruinera le patient travail d’un brushing au fer céramique en moins de 4 minutes, tel le crachin Londonien, plutôt. En même temps, toute cette verdoyance que tu as admiré par la fenêtre du train, tu croyais qu’elle poussait comment, hein, bécasse? Mais, ce qu’il y a de magique, à Rouen, c’est que la pluie est INVISIBLE. Je veux dire par là que: tout objet abandonné à l’air libre sera immédiatement mouillé, ce qui conduit inexorablement au givre quand les températures avoisinent zéro. Combien de Rouennais arrivent ainsi au travail sourcils et barbe blanchis de glace, après 10 minutes de marche vigoureuse sur les pavés disjoints de la rue Beauvoisine?

C’est sans doute en raison de cette blancheur omniprésente, rappelant l’immaculée conception, que le Rouennais antique et impressionnable érigea moultes églises en hommage à la Sainte Vierge. Parmi cloîtres et clochetons, l’autochtone ne compte plus les touristes aventureux qui se sont crus à Notre Dame de Rouen alors qu’il arpentaient les jardins de Saint Maclou, à moins que ce ne fût Saint Ouen? Car, à Rouen, chacun trouve nef à son pied. Même la place du Vieux Marché, siège du supplice de Feu (ah ah) Jeanne D’Arc, arbore son lieu de culte entre primeurs et bouchers. Il y a à Rouen un petit côté Versailles, col marin en moins.

Mais Rouen, c’est avant tout un accent (qui qu’c’est t’y qu’en veut, de ma crème aux oeufs?),  des voitures qui laissent les piétons traverser,  des maisons qui se touchent la tête, et une rue si petite qu’on n’y passe qu’en file indienne. Et là, sous le pont Guillaume le Conquérant, un fleuve, immense et qui méandre à l’horizon: la Seine. Et ouais.

Alors Parisien désoeuvré, si un week-end tu te demandes quoi glander pour occuper ton congé, au lieu de t’entasser au Casino de Deauville avec la pseudo jet-set , saute dans le Paris-le Havre, et va faire un tour dans les boutiques de la Rue Jeanne d’Arc. Au bout, achète-toi un sucre de pomme et regarde l’aiguille du Gros Horloge tourner. Parce que la Normandie, en fait, c’est aussi là.

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2 réponses à A toi Parisien: ce qu'il faut savoir avant d'aller à Rouen

  1. Danthez dit :

    Petites corrections
    le gros horloge n’a qu’une aiguille
    « qui qu’en veut…. »
    Pour le reste ça coule sans faire de méandre!

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