Les dangers de twitter 1: Le tweet politique

Avertissement: Cet article est une pure fiction. Toute ressemblance avec des trolls existants ou ayant existé serait purement fortuite et à l’insu de mon plein gré.

Cher internaute,

tu n’es pas sans savoir que tweeter est une formidable plateforme de débats tous azimuts. Parmi le flot continu de pensées profondes dont tu alimentes les timelines de tes followers, il existe pourtant une catégorie à manier avec prudence:

le tweet politique.

Car prends garde internaute, le tweet politique dégénère souvent.

Imaginons, par exemple, que soudain outré par les critiques de tous ces gauchos ignares qui fustigent l’exil fiscal du patron de LVMH, un twitto décide de réagir, annonce que c’est quand même pas bien malin de jeter la pierre à un mec qui est le plus gros employeur de France, et balance ce tweet discrétos à ses 7000 followers, excitant ainsi mon côté prolo-réactionnaire, que se passerait-il?

Deux options:

petit a): depuis la culminance de sa supériorité numérique, (7000 followers contre 100.) le mec ne distingue pas la véhémence de ma protestation avec mention. Affaire close.

petit b): le mec est au taquet. Ainsi quand je lui demande un brin contrariée: « en quoi le fait de créer des emplois dispense un citoyen de payer ses impôts? », il contre-attaque:

« C’est pas juste créer des emplois, mais être le premier employeur de France, petit détail. Et tirer des balles sur celui qui nourrit tant de bouches est quelque peu LOL. »

Ce LOL implacable et plein de force argumentative, loin de me tranquilliser, excite mon index. D’un geste aussi souple que précis, je fais remarquer à mon clavier tactile que: « ce sont ces bouches qui le nourrissent lui par leur travail » (oui je sais, c’est carrément gaucho de dire que sans travailleurs, pas de richesse, mais que veux-tu internaute, je n’arrive pas à me refaire). Pire même, j’enfonce le clou: « Cette conception quasi féodale de la relation patron employé est très dépassée. » et je mets cc à mon pote qui avait retweeté cette fulgurance en premier, mettant ainsi le feu au lac.

Le mec est contrarié. Il répond : « rien à foutre, […]. je m’exile de tout ça bientôt (tout s’explique), je vous laisse la place pour que vos grands esprits s’en trouvent grandis devant vos nombreux (merci) fans. biz, me répondez pas : c’est possible ? »

Puis, il bloque ses tweets, afin que seuls ses 7000 abonnés discrets et le reste du monde puissent lire sa synthèse ultime que moi je n’ai pas le droit de voir : « Dire qu’en France il y a encore des gens qui pensent que patron =méchant. » Nous ne voyons d’ailleurs pas le rapport avec la question initiale, qui était rappelons-le pour toi au fond, je vois que tu ne suis pas: « En quoi créer des emplois (synonyme selon le mec: nourrir des bouches) exempte un patron de payer ses impôts et d’être critiqué? »

Donc, bilan du tweet politique:  DU CLASH.

Afin de se prémunir de tels désagréments, il convient donc d’observer quelques règles en matière de tweet politique:

Règle N°1: prévoir d’être lu.

Règle N°2: prévoir d’être contredit.

Règle N°3: éventuellement, prévoir de discuter aimablement du fond idéologique de sa pensée avec des contradicteurs. Si fond il y a.

Règle N°4: en cas d’impossibilité à respecter n°1, 2, et 3, tweeter de nuit, tel les hiboux.

PS: Bien sûr, en vertu de la règle 1 et 2, je m’attends à des commentaires sur ma propension irrépressible au  réactionnisme de gauche, tare sociale et plaie économique diront certains, nécessité morale et politique affirmeront d’autres, mais je promets de respecter la règle n°3 même si je dois pour garder mon calme manger deux douzaines de crayons à papier.


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