Dimanche au musée

Internaute,

si tu suis assidûment mon twitter, tu sais déjà que je suis une hystérique prolo-réac, mais ce que tu ignores peut-être encore, c’est que mis à part me détruire sur des petits footings de 12 bornes, le week-end j’aime bien me culturer. Je profite donc dès que possible des passe-temps « bobos bien pensants » (copyright un de mes amis plus gauche caviar) que la mairie de Paris met à disposition du chaland désoeuvré entre le tea time chez Mariage et mon cours de Yoga.  Comme ça ensuite je peux me la péter sur le blog avec des photos d’art contemporain, parce que moi, j’ai une curiosité artistique, j’aime bien l’atypisme, t’as vu.

Par exemple ce week-end, j’ai pu accéder à la collection privée Crossing Mirrors de Rosemblum, quelque part dans un ancien studio photo du 13° arrondissement, via l’opération Paris Caché. Si toi aussi tu veux te la péter culture et atypisme, suis-moi, c’est par la qu’on entre pour la mise en bouche:

Portrait de Lauren Bacall avec, tombant dans la tasse, une bande magnétique contenant un enregistrement de sa voix.

Tout l’espace est agencé autour d’une oeuvre monumentale de Matthew Day Jackson, « Second Home », qui se regarde de dehors et dans laquelle on peut aussi entrer.

La pièce maîtresse de l'expo: une cage de verre contenant un abri anti atomique qui se répercute à l'infini dans des miroirs.

 

L'infini sous mes boots.

C’est tout frétillants qu’on se bouscule vers l’entrée de ce pavillon d’un genre inédit. (atypisme on a dit.)

"Poussez-vous, bande de bobos bien pensants, vous gâchez ma belle photo!"

Dans la cage, il y a donc cet abri anti atomique tout boisé qui contient l'essentiel à la survie humaine:


Un scaphandre en patchwork...

 

... des mains dans une étagère...

... des organes de rechange en plastoc....

 

...et des citations essentielles: "The true artist helps the world by revelating mystic truths." ( Bruce Nauman)

 

Quand on ressort de l’abri, on tombe sur une toile où un artiste a collé des chewings gums multicolores sur un fond Beige. Les chewing-gums, disposés de manière à suivre une symétrie axiale parfaite, représentent les bombardements du Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre Mondiale et ça s’appelle: New York. Ca donne ça:

La conférencière explique qu'il a payé des étudiants 50 cents pour mâcher les chewings gums, et qu'ensuite il les a roulés par terre pour les colorer,séchés, puis coupés en deux dans l'épaisseur pour obtenir des morceaux identiques.

Tout le monde cherche l’erreur de symétrie, on trouve rien, mais deux pas plus loin je tombe nez à nez avec un ouvrier noir américain plus vrai que nature… en bronze !

Il tient son rouleau à peinture comme les soldats leur baïonnette avant la charge, parce que la ségrégation l'énerve un petit peu.

 

Il y a aussi le Trophy Hunter, un ersatz dégueu qui ressemble à un grouin-train-canon, une commande acceptée par les mécènes après deux refus, c’est pour ça que la troisième est comme ça, l’artiste était à bout.

BOUH!

 

En sortant je crois voir un bonhomme avec une tête mobile et un corps à part, mais la conférencière me dit que j’hallucine.

La dame ne fait pas partie des installations.

Voilà, si toi aussi tu trouves ça génial comme profondeur atypique dans l’art, ça s’appelle Crossing Mirrors et tu peux te faire ouvrir les portes si vous êtes au moins dix personnes à [email protected]

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