Internaute,
lorsque ce matin je partis quérir, munie de ma carte vitale, cette prescription de ma gynéco, je ne m’attendais pas à vivre une telle aventure. Pour bien qu’on rigole ensemble, je te place rapido le contexte: il y a trois ans, lasse de ma pilule et de son épuisant corollaire: « je l’ai prise aujourd’hui ou pas? », j’ai décidé de passer à l’implant.
L’implant, donc, magnifique trouvaille en plastique aux hormones, qui règle les « problèmes de filles » comme par magie (plus de douleurs, plus de règles, pas de grossesse non désirée, remboursé par la sécu), quand on le supporte. Déjà, j’avais dû passer en revue une dizaine de gynécos avant d’en débusquer une qui accepte de me le poser, mais passons, c’était il y a trois ans, peut-être que le métier a mûri un peu, et puis si je déballe aujourd’hui ce billet c’est pour te parler de la suite: le jour où il faut le retirer.
Comme l’implant est placé dans mon bras gauche, la gynéco me prescrit un kit de retrait, qui contient apparemment tout le matériel pour pratiquer cet acte peu rentable dont beaucoup de gynécos de secteur 2 parisiens semblent ignorer jusqu’à l’existence. A savoir, le retrait par une incision sous anesthésie locale.
Donc, reprenons le fil, munie de mon ordonnance, je me rends à la pharmacie. Là, stupeur: oui oui c’est bon mais en fait rha zut, vas-y que je demande à tout le staff où kon les a rangés au fait, ben tiens non, on n’en a pas. Comme je m’agace que déjà il y a trois ans c’était la croix et la lose pour me procurer l’implant et me le faire poser, et qu’on va pas remettre ça avec le retrait, et que je demande c’est quoi le souci des pharmacies avec la contraception par implant, le patron me regarde comme si j’étais un ersatz d’être humain et me dit qu’à part dans une pharmacie d’hôpital je ne trouverai pas « ça » aujourd’hui. Je m’abstiens de répondre que des pilules de 1ère, 2ème et 3ème génération il en a tellement plein ses tiroirs que c’est à se demander s’il bosse pas pour les labos de plaquettes au détriment d’autres moyens de contraception et je pars tenter ma chance dans une autre pharmacie.
Rappelons à cet instant que les faits se déroulent à Paris, dans une pharmacie agréée, et non dans une hutte de sorciers en pleine forêt amazonienne. Le second pharmacien, lui, disparaît au fond de la boutique avec mon ordonnance et revient triomphant avec une boîte. Dessus je lis « implant ». Vigilante pour deux, je précise: « Ah mais l’implant je l’ai, c’est le kit de retrait qu’il me faut, regardez, c’est écrit. _ Ah oui. »
Le mec se gratte la tête, fourbit un autre turc, et demande à sa collègue: « Tu crois que c’est ça, le kit de retrait?
_ Je ne crois pas, il faut appeler. »
C’est parti pour un check vocal au fournisseur:
« Allô allô, ici Papa Tango Charly de la Pharmacie des Boulets*, j’aurais besoin d’une confirmation de référence, le zéro zéro triple zéro, c’est bien un kit de retrait pour stérilet? »
Oui Internaute, tu as bien lu. Pour stérilet. Et c’est à ce moment-là, donc, que je me vis dans l’obligation d’expliquer au pharmacien que l’implant, c’est pas un stérilet, la preuve c’est que ça se met pas dans la chatte, mais dans le bras.
« … Allô le labo? Nan mais allô quoi? Vous en avez? C’est bon mademoiselle, vous l’aurez demain. Vous réglez comment? »
* Les noms ont été changés
L’implant existant depuis 2003 ( presque le siècle dernier !), il serait temps que la capitale se mette à la page 😉
(sinon, en Province, les kits de retrait de pilule -mouirf- sont même en stock dans certaines pharmacies… )
Sinon, pour les retraits de neurones, manifestement tu as trouvé des endroits où on n’en a pas besoin !
Oui, de toute évidence! Le pharmacien n’était pourtant ni âgé, ni de mauvaise volonté. Il n’est simplement pas informé. La question c’est: qui empêche l’implant d’arriver aux femmes?
4 ans plus tard, est-ce que la situation a changé?