Quand Fillon voulait me prendre

Internaute,

hier soir une fois n’est pas coutume j’étais avachie entre mon tricot et le petit journal de Canal, une fois n’est pas coutume, oui, car depuis le hold up idéologique de Bolloré, les saillies débilo-fachos de Biraben et les interviews politico-ramollo de Burki, quand je regarde feu cette chaîne j’ai l’impression de croquer dans un Suchard fourré à l’huile de foie de morue. Y’a pas, la forme y est encore, mais le fond est amer.

Bref, hier donc je regardais d’un oeil torve l’interview de Maiwenn qui parlait de son nouveau film en me disant que quand même, la meuf pèse bien pour une meuf, limite je me réjouis que des femmes soient aussi libres et powerfull dans le cinéma, ça fait plaisir de voir que la société évolue vers plus de parité quand même, quand soudain ma déferlante d’optimisme a été tranchée net par un petit reportage sur ce crétin au formol de Fillon. Le type, aussi engoncé dans sa veste que le balai dans son cul, se livrait à un pathétique exercice de com chez RMC à base de fausse décontraction et de registre détendu pour bien essayer de racoler le public des auditeurs. Qui donc selon lui parlent et pensent comme des gros beaufs. Si si, tu vas voir, Internaute, soudain, la phrase de trop. Pourtant, ça commençait pas mal. Je cite l’ersatz de premier ministre: « ce que j’aime pas dans cette formulation-là, c’est que la France est un pays à prendre »…. (et là c’est le drame)  « que c’est comme une femme, au fond, ‘faut vraiment en avoir envie ».

Un candidat à la présidence de la République qui nous déclare que les femmes sont à prendre. Mais que la France, elle, mérite plus d’égards. On ne traite pas la mère patrie comme une vulgaire citoyenne, ouhlàlà, non, attention inceste dégueu! Chez l’ami Fillon, du moment que tu respectes la patrie, t’as le droit de considérer que 50% de tes électeurs potentiels sont des objets à vagin dépourvus de libre arbitre dans la relation sentimentale. C’est sûr que c’est un point de vue très répandu dans le monde des machistes anonymes, de penser qu’une femme se gagne. Le genre de point vue conquérant qui mène au désintérêt pour notre consentement, et nous réduit au statut de chose que le meilleur pourra arborer fièrement autour de sa bite après une belle parade nuptiale de bullshit et de billets. Mais la réalité est toute autre. En effet, les femmes sont pourvues de vie, et agissent toutes de façon différente. Un peu comme les hommes en fait. Une remarque pourtant: elles n’aiment pas les vieux croûtons sexistes qui font des déclarations débiles pour avoir l’air cool à la radio. Du coup je ne garantis pas qu’elles vont voter pour toi. Parce que pour prendre une femme, vois-tu mon petit François, il faut atteindre son cerveau. Et je crois que tu pars d’un petit peu trop bas pour nous toutes.

Pour revivre l’instant en live, c’est à 19:05 sur le replay

 

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