Les dangers de twitter 1: Le tweet politique

Avertissement: Cet article est une pure fiction. Toute ressemblance avec des trolls existants ou ayant existé serait purement fortuite et à l’insu de mon plein gré.

Cher internaute,

tu n’es pas sans savoir que tweeter est une formidable plateforme de débats tous azimuts. Parmi le flot continu de pensées profondes dont tu alimentes les timelines de tes followers, il existe pourtant une catégorie à manier avec prudence:

le tweet politique.

Car prends garde internaute, le tweet politique dégénère souvent.

Imaginons, par exemple, que soudain outré par les critiques de tous ces gauchos ignares qui fustigent l’exil fiscal du patron de LVMH, un twitto décide de réagir, annonce que c’est quand même pas bien malin de jeter la pierre à un mec qui est le plus gros employeur de France, et balance ce tweet discrétos à ses 7000 followers, excitant ainsi mon côté prolo-réactionnaire, que se passerait-il?

Deux options:

petit a): depuis la culminance de sa supériorité numérique, (7000 followers contre 100.) le mec ne distingue pas la véhémence de ma protestation avec mention. Affaire close.

petit b): le mec est au taquet. Ainsi quand je lui demande un brin contrariée: « en quoi le fait de créer des emplois dispense un citoyen de payer ses impôts? », il contre-attaque:

« C’est pas juste créer des emplois, mais être le premier employeur de France, petit détail. Et tirer des balles sur celui qui nourrit tant de bouches est quelque peu LOL. »

Ce LOL implacable et plein de force argumentative, loin de me tranquilliser, excite mon index. D’un geste aussi souple que précis, je fais remarquer à mon clavier tactile que: « ce sont ces bouches qui le nourrissent lui par leur travail » (oui je sais, c’est carrément gaucho de dire que sans travailleurs, pas de richesse, mais que veux-tu internaute, je n’arrive pas à me refaire). Pire même, j’enfonce le clou: « Cette conception quasi féodale de la relation patron employé est très dépassée. » et je mets cc à mon pote qui avait retweeté cette fulgurance en premier, mettant ainsi le feu au lac.

Le mec est contrarié. Il répond : « rien à foutre, […]. je m’exile de tout ça bientôt (tout s’explique), je vous laisse la place pour que vos grands esprits s’en trouvent grandis devant vos nombreux (merci) fans. biz, me répondez pas : c’est possible ? »

Puis, il bloque ses tweets, afin que seuls ses 7000 abonnés discrets et le reste du monde puissent lire sa synthèse ultime que moi je n’ai pas le droit de voir : « Dire qu’en France il y a encore des gens qui pensent que patron =méchant. » Nous ne voyons d’ailleurs pas le rapport avec la question initiale, qui était rappelons-le pour toi au fond, je vois que tu ne suis pas: « En quoi créer des emplois (synonyme selon le mec: nourrir des bouches) exempte un patron de payer ses impôts et d’être critiqué? »

Donc, bilan du tweet politique:  DU CLASH.

Afin de se prémunir de tels désagréments, il convient donc d’observer quelques règles en matière de tweet politique:

Règle N°1: prévoir d’être lu.

Règle N°2: prévoir d’être contredit.

Règle N°3: éventuellement, prévoir de discuter aimablement du fond idéologique de sa pensée avec des contradicteurs. Si fond il y a.

Règle N°4: en cas d’impossibilité à respecter n°1, 2, et 3, tweeter de nuit, tel les hiboux.

PS: Bien sûr, en vertu de la règle 1 et 2, je m’attends à des commentaires sur ma propension irrépressible au  réactionnisme de gauche, tare sociale et plaie économique diront certains, nécessité morale et politique affirmeront d’autres, mais je promets de respecter la règle n°3 même si je dois pour garder mon calme manger deux douzaines de crayons à papier.


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Moules à la violette!

Internaute,

Alors que je m’apprêtais à goûter mes derniers jours de repos, je me vis dans l’obligation de reprendre la plume. En effet, un nouveau spot a pris ses quartiers dans les plages publicitaires de nos télés. Il mérite toute notre incrédule attention, car là, c’est sûr, la technologie est en marche.

Ecoute plutôt : « Règles ou pas règles, rien ne vous empêche d’être proche des gens. Notre protège slip Olouaise avec sa technologie unique est conçu pour 100% de neutralisation des odeurs. » Sur l’écran, une greluche joviale se dandine en jupette dans la foule, ravie que l’innovation lui permette enfin d’approcher des êtres humains pendant la semaine fatale ou son minou sent -apparemment, le gros rat crevé.

Donc, je résume: grâce à cette serviette aux produits chimiques, qui s’applique quand même directement sur nos muqueuses les plus délicates, plus de fumet de femelle menstruée, non, juste une odeur de fraîche violette tout ce qu’il y a de plus naturelle. Faudrait quand même être sacrément culottée (ah ah!) pour ne pas appeler ça un progrès! Parce que la dette, le chômage, le racisme, ça va 5 minutes, mais les odeurs d’endomètre périmé des demoiselles, ça c’était un sacré fléau national! D’ailleurs, c’est pas du tout sexiste comme pub, de suggérer que les femmes refoulent de la moule pendant leur règles, la preuve c’est que pour les garçons aussi il y a des produits qui neutralisent 100% des odeurs de rance entre les testicules pour pouvoir rester proches des gens après une journée bien dynamique!

Ah, ben tiens, non.

Et jusqu’à présent, une douche par jour suffisait aux femmes pour circonscrire leurs émanations à un niveau supportable pour leurs congénères. D’autant qu’à part deux-trois labradors en goguette, les individus que l’on croise n’ont pas pour habitude de venir nous renifler la moumoune pour en apprécier les effluves.

Tiens, j’ai une idée! Et si on la collait sur la télé, leur innovation, pour neutraliser leur pub qui pue?

 

Ouah, et voici la réponse magistrale de mademoizelle.com

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SOS #harcelementderue: peut-on se défendre, la suite!

Internaute,

Chose promise, chose due! Après avoir étudié ensemble le siffleur supersonique, le promeneur concupiscent, le baltringue  obscène, l’inviteur compulsif et la brochette de désoeuvrés, je te propose cette semaine de nous pencher sur les cas les plus graves de harcèlement de rue, où je suis sûre que malheureusement tu reconnaîtras encore quelques unes de tes mésaventures.

 

 

Relou niveau 6: le moralisateur décrépi

Alors que je ne demande rien à personne et que je bouquine tranquillement sur mon fauteuil de train/ parc/ salle d’attente, un individu m’interpelle et entreprend de me convaincre que les jean’s, c’est pas beau sur une femme, et que mon top est trop décolleté. Il m’explique que chez lui/ de son temps, les femmes ont/ avaient plus de charme, qu’elles savaient apprécier un sourire, et que nous, les femmes modernes, on est malpolies et rabat -joie, la preuve : je ne lui réponds pas.

Que faire? J’explique à ce monsieur que ce qui n’est pas correct en réalité, c’est de me parler sans se présenter et alors qu’il voit que je suis occupée, pour me donner des conseils que je n’ai pas sollicités, et je lui souhaite une bonne journée.

 

Relou niveau 7: le frotti-frotto

Dans un bus bondé, une main fugace me caresse les fesses, ça fait deux fois, mais je n’arrive pas bien à en identifier le propriétaire, et je ne peux pas bouger.

Que faire? Je claironne: « Attention les filles, à côté de moi il y en a un qui a les mains baladeuses! » En général, pas de troisième fois, sauf kamikaze.

 

Relou niveau 8: le dingo monomaniaque

Tandis que je monte dans le métro, un ersatz de sexe masculin qui était déjà dedans traverse tout le wagon pour s’asseoir devant moi, et il me fixe droit dans les yeux d’un air vide et pénétrant, genre dépeceur en manque.

Que faire? Je ne le regarde surtout pas, c’est ça qui l’excite. Je change immédiatement de place et je vais avec des gens, s’il me suit je pourrai demander de l’aide et faire bouclier de leur corps. Si pas possible, je descends dans une station bondée quitte à prendre le train suivant, ma boss comprendra que je n’ai pas eu envie de creuser cette relation naissante.

 

Relou niveau 9: l’exhibo jovial

Alors que je me faufile entre les voitures du parking afin de déposer mes courses dans le coffre, je suis alertée par un râle en provenance de la gauche. Dans une Twingo juste à côté de moi, vitre baissée, je découvre un petit moustachu qui s’astique le membre fièrement, en me fixant avec un sourire extatique. De sa main libre, il essaie de me peloter le cul.

Que faire? Je recule à bonne distance, je me calme, je me souviens que c’est lui qui a un gros problème et pas moi, puis je cherche un angle pour bien regarder son visage et noter sa plaque. Quand il a fini, je récupère ma voiture, et je me rends au commissariat déposer une main courante, même si ça prend du temps. Le propriétaire de la voiture est convoqué, surprise, c’est bien lui, re-surprise, il est marié et père de deux enfants.

 

Relou niveau 10: le foncedé revanchard

Galvanisé par le rail de poudre ou les shots qu’il vient de s’envoyer en after, un énergumène surexcité entreprend de me séduire sur le quai, alors que j’attends mon train pour aller bosser. Fébrile, il fixe mes jambes/ mes seins/ mes lobes d’oreilles avec l’avidité d’un charognard aux abois, et me propose d’aller boire un dernier verre chez lui, tranquille. Je réponds que ce n’est pas possible. Confronté à la réalité de la situation (il est 7h17, il pue l’alcool, je me rends au travail), son cerveau liquéfié par les psychotropes accumulés refuse d’assimiler le « non », et il entreprend de me suivre à travers le wagon en me traitant de sale allumeuse.

Que faire? Je repère un garçon sobre et baraqué dans le wagon semi-vide, et je vais direct m’asseoir à côté de lui. Je lui spécifie bien que je ne connais pas cet individu et que j’ai peur, car effectivement je flippe ma race. Quand le forcené s’approche et commence à me traiter de pute, je dis d’un ton ferme et aussi calme que possible que je vais devoir tirer la sonnette d’alarme, et j’invite les gens du wagon (qui n’ont pas envie d’arriver à la bourre) à intervenir. Je le laisse déblatérer ses insultes sexistes sans le quitter des yeux afin de parer toute agression, jusqu’à ce que des lycéens indignés et nombreux lui disent que c’est mieux s’il descend là, et je commente l’évènement avec les passagers quand les portes du wagon sont bien refermées derrière lui, en recommençant à respirer. Je n’oublie pas de mentionner les faits à la sécurité de la gare le lendemain.

Relou catégorie Premium: and the winner is…

Fan de Tomb Raider, afin de me détendre je m’engouffre dans un kiosque à journaux et j’achète le magazine Joystick pour lire leur test du dernier opus. (Ceux qui n’ont pas suivi le #Joystickgate trouveront tout sur ce  lien.)

Que faire? Pleurer.

Voilà!  Toutes les « anecdotes » contées ici sont vraies, et je suis sûre que j’en ai oublié. Même si j’ai l’air de rigoler, je précise que je ne trouverai jamais inévitable ou tristement banal d’être traitée de la sorte sous prétexte que les barges donnent l’impression d’être majoritaires, car malheureusement pour moi je suis née avec une dignité. Alors, les garçons, quand vous voyez un harceleur emmerder une nana, ne le laissez pas croire que vous êtes de son côté en détournant le regard : réagissez.

Merci.

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SOS #harcelement de rue: peut-on se défendre?

Hello internaute !

Depuis le reportage sur le #harcèlement de rue, les tweets fleurissent. Nombreuses sont les filles qui disent le subir dès qu’elles n’arborent pas leur fiancé au bras pour indiquer qu’elles ne sont pas en libre service. Dans notre vie de demoiselle qui marche seule, en effet le relou peut surgir de partout. Comment le distinguer du mec normal? Comment réagir? Idées.

Relou niveau 1: le siffleur supersonique

Alors que j’attends pour traverser, le conducteur d’un utilitaire passe devant moi et pousse des hurlements rauques et enthousiastes agrémentés de moults sifflements qui me font très peur.

Que faire? Rien, il est parti. Si le feu est vert, je n’oublie pas de traverser.

 

Relou niveau 2: le promeneur concupiscent

Tandis que je marche allègrement vers le métro, je remarque soudain qu’un énergumène venant en sens opposé me fixe avec fascination, telle une oasis dans son désert sexuel.

Que faire? En apparence, rien. Mentalement, je diagnostique l’environnement. Si la rue et déserte, je change de trottoir. S’il y a des gens, je me tiens prête à le croiser dans 5, 4, 3, 2, 1…

 

… 0! Relou niveau 3: Le baltringue obscène

Arrivé à ma hauteur, le mec se penche légèrement vers ma nuque et émet un gémissement orgasmique, ou me sussure un délicat « coquine »/ « salope »/ « chienne », puis il presse le pas, genre c’est pas lui, genre trop affairé le gars dis donc.

Que faire? Au taquet, j’ai déjà amorcé un demi-tour et je beugle: « Excusez-moi, j’ai pas compris, vous pouvez répéter? »-très important le vouvoiement pour rétablir la saine distance qu’il vient de franchir sans permission. Pour lui mettre bien la pression, je commence à le suivre, et je continue: « Ca vous arrive souvent, de dire des grossièretés aux filles? », ce qui provoque l’attention des passants. En général, le type ne se retourne pas, parfois il se met à courir, mais une fois, j’ai eu droit à: « Pardon, pardon, c’était une blague! » et aussi à un: « Ben quoi, j’ai pas le droit de parler? » auquel j’ai rétorqué qu’à moi on me parlait de face en utilisant des mots fleuris.

PS: Même protocole si main au cul.

 

Relou niveau 4: l’inviteur compulsif

Soudain alors que je sors de la boulangerie, un godelureau me propose un bonbec ou alors est-ce que je préfère un croissant, et d’ailleurs tiens c’est quoi mon numéro, qu’est-ce que je fais maintenant avec qui quand comment, et il m’emboîte le pas comme si j’étais toute ouïe alors que je ne le regarde même pas.

Que faire? Eh bien discutons. « Vous prenez des numéros comme ça, de filles que vous ne connaissez pas? Et elle est où votre copine? Elle vous laisse vous promener tout seul ? Ah, vous êtes célibataire? Ben vous êtes un peu un garçon facile, non? » Le temps que le mec réfléchisse à si c’est possible d’être un garçon facile et que répondre, je suis loin.

 

Relous niveau 5: La brochette de désoeuvrés.

Je vais devoir passer devant un porche où végète un groupe de mâles. Ces messieurs s’arrêtent de discuter quand ils m’aperçoivent et me dévisagent sans gêne, l’un deux me demande où je vais comme ça, si je réponds pas ça va être « allumeuse », si je réponds, « Une p’tite pipe dans le hall? »

Que faire? Je m’avance vers eux, et j’indique qu’il y a un mec très chelou qui m’a suivie, qu’il fait flipper, je demande s’il est encore derrière moi. Quand ils m’interrogent, je donne la description de l’autre con qui m’a fait des bruits d’orgasme. Je dis : « Merci en tous cas, bonne soirée messieurs » et admire leur air de sauveur alors qu’ils scrutent l’horizon à la recherche de mon malfaiteur imaginaire.

 

La semaine prochaine, rien que pour toi, du gros niveau: le moralisateur décrépi, le frotti-frotto, le dingo monomaniaque, l’exhibo jovial, le foncedé revanchard… et le relou premium (surprise!)

N’oublie pas de me suivre si tu ne veux pas les rater !

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Une idée vraiment bien tarte!

Internaute, je suis indignée. Eh oui, encore.

En effet je viens de constater que l’industrie agroalimentaire compte repousser chaque jour les limites de la condescendance à mon endroit, à travers des produits supposément novateurs censés faciliter la vie de la femme moderne et pressée que je suis, et toi aussi sûrement. (Ou alors tu es un homme, mais dans ce contexte précis peu importe).

Dans les rayons du supermarché que je fréquente, il m’est déjà arrivé de croiser des croques-monsieur sous vide, ce qui me rend déjà perplexe, malgré l’air réjoui des gamins de la pub : « ouais, Maman fait des croques! » (Non, Maman perce un opercule, déballe deux éponges pleines de polyphosphates et les fourre dans un micro-ondes, prions pour que l’emballage ne rende pas stérile comme celui de ton Nutella matinal.)

En effet quelle ménagère peut être suffisamment désespérée pour dépenser 2.50€ les deux sandwichs rachitiques, alors qu’avec la même somme, 1 minute et éventuellement un couteau elle peut en faire plus et vachement meilleurs? Je ne saurais dire. Peut-être que certaines ont du mal à gérer les couches? (« Alors euh, c’était quoi déjà… Jambon, pain de mie, fromage… euh non, le pain de mie d’abord je crois, Chéri, tu peux regarder sur internet? »)

Mais il y a pire que le croque-dégueu de Harta. La pub que je viens de découvrir dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer. Si je n’avais pas été informée par les médias, jamais je n’aurais cru à cette « invention ». L’objet du délit: une pâte à tarte. Attention je ne dis pas que toute pâte à tarte doit-être faite maison, moi-même je n’ai pas que ça à foutre de feuilleter l’appareil pendant dix plombes avant de disposer les pommes en rosace. J’achète, je déroule, je pique avec une fourchette, et c’est réglé, on est encore dans le domaine du progrès. Et bien internaute accroche-toi, car gare à la foudroyance de l’éclair du génie marketing: pour une majoration substantielle du prix au kilo, dorénavant la télé me propose d’acheter une pâte à dérouler pré-trouée! Parce que sortir une fourchette, c’est comme les couches du croque: trop d’intendance pour moi.

Bon, j’en ai besoin deux secondes après pour battre les oeufs de ma quiche, mais j’ai confiance: bientôt, on me proposera au rayon frais une bouteille d’oeufs déjà battus, mixés avec les lardons, le gruyère en plastique et une solution rendant le tout imputrescible, et tous ensemble, nous marcherons vers le progrès (et le cancer). Ceci étant, dans le fond, je comprends l’idéologie d’Harta: la quiche, c’est l’avenir. Et les meilleures sont devant leur télé.

(Comme d’habitude, un grand merci aux lecteurs de WeLoveWords pour leurs commentaires! )

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Blogoliste: 16 conneries à ne pas faire à Paris


… ou alors à tes risques et périls, on t’aura prévenu(e).

 

 

Rester à gauche sur un escalator.

Traverser.

Aller au guichet SNCF – Saint Lazare sans emporter de bouquin.

Sortir boire un verre en terrasse avec juste 10€ en poche.

Avoir une voiture.

Ne pas réserver sa place de ciné.

Dire: « Ce week-end, je pars en province » à des Marseillais qui traînent là.

Respirer à plein poumons.

Aller au guichet SNCF – Montparnasse sans emporter de vivres.

Commander un verre de Bordeaux.

Marcher vite sur le trottoir de Rivoli.

Solliciter aimablement son proprio car le plafond s’effrite dans la poêle à frire et le velux fuit dans le lit.

Habiter Oberkampf. Sans double vitrage.

Aller au guichet SNCF – Gare du Nord sans emporter un cran d’arrêt.

Prévoir un pique nique début juillet.

Prendre le RER B.

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Le nom du chat

Il y a quelques jours, face à un cruel dilemme, je t’ai sollicité afin de trouver comment s’appelle ce petit chat que je m’apprête à adopter. Le nom devait obligatoirement commencer par un « H ». Je cherchais aussi des idées de surnoms.

 

Parmi les propositions, Hendricks, Hermès, Hulabaloo, Harry, Haribo, Hijo, Helios, Haïku ont fait débat.

J’ai bien rigolé avec Hombre, (« Tu perds tes poils, Hombre. »), Hortografe et H-ton Kutcher.

Dans les surnoms, on a aimé O’Malley, Curly, Rico, Gizmo.

Mais finalement…

Ce petit chat sera déclaré sous le nom de Hakao. (Certains d’entre vous en ont déjà mangé, avec des baguettes). Quand au nom d’usage…

 

…Knacki …

                                                                                                                           … ça s’impose.

 

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SOS chaton sans nom!

Internaute,

l’heure est grave.

Ce chaton cherche un nom qui commence par « H ».

 

 

 

 

 

 

Tu as jusqu’à mercredi prochain pour trouver THE idée.

 

 

 

 

Merci pour lui.

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Elise L. contre les moulins

J’imagine d’ici le scénar : branle bas de combat à la rédaction de France2. L’hémorragie de téléspectateurs est à son paroxysme, tous les soirs TF1 annihile la moitié de la population avec sa téléréalité tandis que M6 rafle les survivants avec sa cuisine et ses séries. Ambiance débâcle et débat, quand soudain, l’idée surgit : « Eh dites les mecs,  si on lançait (encore) un magazine d’information ? Ca plait bien ça !  Mais attention, cette fois-ci, pas de pincettes ! On dégaine, on dénonce, on désosse, ça va saigner dans les chaumières !»  Un autre ajoute que pour ça il faudrait fusionner le franc-parler à la M6 avec l’ambiance clashs fracassants de TF1. « Et si on réussit, hop, c’est 100% du panel in ze pocket » dit le suivant. « Ouais! On appellerait ça CASH INVESTIGATION », conclut le dernier.

 

Tout le monde acquiesce, et candidate illico au poste de présentateur, alors on tire au sort, et c’est la petite Elise L., égérie du 13 heures, qui gagne le gros lot. Murmures dans la salle… C’est vrai qu’avec un trench et un bloc notes, elle serait super crédible en passionaria des escroqués, non ?  Mais si, tu vas voir. Elise annonce : « Pour la première, on démarre choc : un sujet sur l’obsolescence programmée. » (C’est-à-dire, le fait que les fabricants programment l’usure des machines et entravent le recours à la réparation pour contraindre le consommateur à  racheter régulièrement.) « M6 l’a déjà fait, OK, mais sur les lave-linges. Alors que nous, on va parler des télés et des portables, rien à voir ! »

 

Ni une, ni deux, Elise déboule à Montgallet bloc notes en mains pour recueillir les premiers éléments. Pour recenser les pannes courantes, elle inaugure la technique du listing griffonné à la va vite sur le comptoir du dépanneur-télé par les clients. Fiabilité et représentativité du protocole ? On s’en fout. Trois faux claps (pour le côté pris sur le vif, donc forcément vrai) et un rapide inventaire plus tard, hop, voilà Elise partie en trombe direction le siège de l’entreprise Samsoul. Car leurs écrans plats sont tout pourris, les plus pourris du monde, la liste a parlé. Le téléspectateur a vachement les boules, parce que c’est justement celui-là qui est allumé dans son salon pour regarder Elise, du coup il est tout ouïe.

Sauf que: rien. Les dirigeants font les morts et Elise et son équipe de futés collectionnent les vents multiplateforme : vigiles, répondeurs, mails, c’est le silence, mais ça monopolise un bon quart d’heure d’émission où t’apprends rien. Tu m’étonnes que la responsable com de Samsoul n’ait pas souhaité te répondre, Elise! Appliquant une politique d’entreprise dont elle n’est en aucun cas décisionnaire, que pourrait-elle bien dire pour sa défense sans perdre son job ?

En fait, le problème est là : sous couvert de parler « cash », rien que ça, l’émission réussit l’exploit de ne jamais élargir le débat. Car le débat, c’est berk, c’est compliqué, pas glamour, et puis les téléspectateurs ne vont rien comprendre, ces abrutis. Alors haro sur le baudet, Elise livre des noms et lance son réquisitoire: cette directrice marketing indigne qui ne rappelle pas, c’est madame Duchemolle, et ce PDG sans foi ni loi qui dope ses enquêtes de satisfaction avec des résumés d’études d’opinion disparues depuis 30 ans, regarde-le bien, téléspectateur! La tête qu’il fait quand on lui demande de montrer ses sources inexistantes, bien attrapé, la main dans le sac de bonbons, vilain, bouh, au piquet à la récré !

Avec des interviews dont le dénouement est aussi téléphoné qu’un sketch de Benny Hill (le mec qui se fait agresser se barre), menés sans le panache désopilant d’un « Bernardo » d’Enquête Exclusive, Cash Investigation oublie l’essentiel : l’investigation. Pourtant c’est dans le titre.

L’investigation, cher France 2, ce n’est pas découper à l’emporte pièce une guirlande d’intuitions démagogiques et l’épingler au mur pailleté de l’audimat, avec, en musique d’ambiance, une voix off qui délivre des diagnostics aussi subjectifs que simplistes avec la capacité d’abstraction d’une moule cuite, non. Enquêter, c’est exposer des faits qui, à la lumière d’un questionnement subtil et impartial, amèneront le téléspectateur à solliciter son esprit critique -car je t’assure qu’il en est pourvu, pour se demander quid de la cause ou de son effet, pourquoi, comment, et ainsi s’extirper du manichéisme lénifiant qui rend cette émission (et tant d’autres) intellectuellement accessible à un persan consanguin.

Le journalisme, le vrai, requiert rigueur et distance par rapport aux faits. Il impose de situer le contexte dans un tout : pourquoi cette logique « d’obsolescence programmée », si ce n’est pour satisfaire aux exigences de croissance (fût-elle artificielle) induites par la mondialisation ? Quels contrôles envisager, quand des pratiques condamnables se généralisent à tout un secteur économique ? Quelles initiatives prendre en tant qu’individu ? Désigner les clients, moquer leur naïveté, n’est-ce pas un peu facile, quand on sait que la désinformation tourne à plein régime, et que les lobbys sont au pouvoir pour occulter les enjeux humains et écologiques ? Que tout le système glorifie la dépense inutile, et surtout ceux qui peuvent se la permettre ? Avec de telles ouvertures, je peux mettre les évènements en perspective, mes synapses font des petits éclairs et j’ai cette agréable sensation de réfléchir.

Raté, Cash Investigation. Heureusement, il me reste Envoyé Spécial.

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Quand j'ai fait du vélo sans les petites roues.

Voici une cour d’école maternelle.

Internaute, regarde-la avec attention, car l’histoire qui s’y déroula et que je vais te raconter sans pudeur prit place en ces lieux.

Car cette cour, c’était mon jardin. La maison est juste au-dessus, à gauche, ça s’appelle un logement de fonction, parce que ma mère, c’est la Directrice, t’as vu.

Ce fut par un bel après midi de 1989 que Mme la Directrice-ma mère décida de renouveler sa tentative de m’apprendre à faire du vélo. Chaque sortie de l’engin se soldait depuis deux ans par des pleurs et des cris, car à peine sur la selle, lestée par le poids de l’exigence parentale, je ne réussissais qu’à flipper, freiner, et descendre de l’engin indomptable. On me sermonnait alors d’un  «c’est pas possible ça jusqu’à quel âge tu vas garder tes petites roulettes ? » qui me donnait envie de disparaitre sous terre.

Mais ce mercredi de 1989, donc, allez donc savoir ce qui me prend, c’est le refus catégorique. L’obstruction. La rébellion, même. Je déclare à Mme la Directrice-ma mère qu’elle peut bien rester plantée là avec mon vélo, pas moyen que je grimpe dessus, et j’ajoute « laisse-moi tranquille ». Drapée dans son indignation superbe, elle remonte donc dans ses appartements (de fonction) finir de préparer ma purée de morveuse insolente.

Stupéfaite d’être encore en vie après cet affront, je sens souffler un vent d’excitation sur mon guidon. Je considère la plane surface à conquérir tel Moïse la Mer Rouge, sentant bien qu’un moment historique va se jouer. J’enfourche mon destrier d’acier moyennement convaincue de mes chances, mais après cette victoire remportée contre ma mère, je n’ai plus peur de rien. Cramponnée au métal, le souffle court et le cœur palpitant, je pédale avec conviction vers la cabane, prête à me ratatiner au sol avec fracas. Et soudain…

…rien. Le vent dans ma frange, le béton qui défile, la vitesse, la fierté. Nous sommes mercredi, je suis dans la cour, je fais du vélo.

 

(Merci @Valery__ de m’avoir inspiré ce billet, en version originale ici. )

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